Scoop de l’heure: Nos reins filtrent les déchets
Vigilance OGM a lancé cette semaine sa campagne médiatique du Glyphotest, qui permet de détecter la présence de glyphosate dans l’urine, en dévoilant les résultats de cette analyse chez 40 personnalités publiques. Selon leur propre mots, l’objectif était de semer l’inquiétude dans la population en révélant la présence de pesticide dans notre alimentation. Pourtant, les chiffres qui nous ont été fournis par cette ‘’enquête’’ sont plutôt rassurant.
Du glyphosate dans nos urines et alors?
Grâce aux outils modernes, nous pouvons maintenant déceler la présence de produit phytosanitaire à d’infimes concentrations. Quand on se fait parler en microgramme, en partie par million ou en ug/L ont sait alors qu’on est dans l’infiniment petit. L’énoncé de Paracelse était vrai il y a 500 ans et il l’est toujours : la dose fait le poison. Il est donc bien étonnant que des campagnes de désinformation comme celle de vigilance OGM fassent encore leur chemin jusque dans nos médias grand public. Mais, quels sont ces chiffres au fait? Devrions-nous être inquiétés par des concentrations telles 0,135 ug/L de glyphosate dans nos urines? Voyons voir. En Europe, 1 µg/L de glyphosate dans les urines, soit 7 fois plus que 0.135 ug/L, représente une exposition (voie orale) inférieure à 1% de la dose journalière admissible (DJA). Pour rappel, la DJA comprend elle même une importante marge de sécurité puisqu’elle représente de 1/100 à 1/1000 de la plus haute dose sans effet. Avec de tel résultats, Vigilance OGM aurait dû avoir la décence de saborder ce pétard mouillé. Malheureusement, la nuance, les faits et la contextualisation ne sont pas les forces de ce genre d’organisme.

Prière de ne pas boire son urine
En fin, Vigilance OGM prétend que les normes en terme de concentration de glyphosate admises dans les eaux du Québec sont 2100 fois moins sévères qu’en Europe. C’est totalement faux. En effet, au Québec la concentration maximale acceptable est de 210 µg/L alors qu’en Europe elle est de 900 µg/L. Le Québec est donc quatre fois plus sévère que l’Europe à cet égard. Pour arriver à ce chiffre plus que surprenant de 2100 fois, Vigilance OGM s’est basé sur le seuil de classification des eaux européen, qui est de 0,1 μg/L. Or, ce seuil est purement administratif, ne tient pas compte de la valeur toxicologique et n’a donc aucune portée sanitaire. De toute manière, à quoi bon faire des liens douteux entre les normes d’eau potable et l’urine? À moins, bien sûr, d’être un adepte de l’urinothérapie.
Quelques voix 1 2 se sont levées pour dénoncer l’absurdité et la malhonnêteté de ce genre de campagne de peur. Malheureusement, comme l’a si bien dit Mark Twain, un mensonge a le temp de faire le tour de la terre avant que la vérité ne mette ses chaussures.


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